Roman
Juillet 1570. Sur les ordres d'un sultan aussi alcoolique que belliqueux, les Turcs ottomans envahissent l’île de Chypre, alors occupée par la République de Venise.
En réaction, le pape forme une ligue navale chrétienne pour tenter de sauver Chypre, et par la suite mettre un terme à la domination maritime de l’Empire ottoman.
Un jeune Espagnol, Miguel de Cervantes, s’enrôle dans cette ligue, séduit par la promesse d'aventures. Patientant dans la cale de son navire jusqu’à la bataille de Lépante, il se met à rédiger un carnet, une sorte de manuel pour atteindre l'état de Chevalier Suprême…
Synopsis
Note personnelle
La bataille de Lépante du 7 octobre 1571 est la plus grande bataille navale de la Renaissance, et l'une des trois plus grandes de l'Histoire, toute époque confondue. Elle possède surtout toutes les qualités romanesques pour en tirer un livre attrayant : rivalités de couronnes, navires majestueux, canons rutilants. Il y a les splendeurs du Vatican, les méandres de Venise, le faste et les mystères de l'Espagne. Et puis il y a tout l'exotisme de l'Orient avec l'immense empire des Turcs ottomans...
L'intérêt que je porte à cet épisode de l'Europe a commencé dans une rue de Nice, la rue de Lépante, et son prolongement, la rue Provana, où habitaient mes grands-parents. Ces noms me sont longtemps restés obscurs (et le sont encore pour beaucoup de Niçois), jusqu'à ce que j'entreprenne des recherches. Et là ce fut une révélation, un appel : je devais un jour écrire sur la bataille de Lépante et sur l'amiral Provana. Pourquoi alors ces noms figurent-ils sur la plaque de deux rues du centre-ville de Nice ? Parce que selon la tradition, la victoire des forces européennes à Lépante (un port de Grèce) aurait été grandement permise par le concours de trois galères de l'ancien Comté de Nice...
J'eus tôt fait d'apprendre que Miguel de Cervantes avait participé à cette bataille et s'était illustré en héros. Il ne m'en fallut pas plus pour me lancer dans cette longue aventure d'écriture. J'ai lu un maximum d'ouvrages sur cet épisode, des biographies plausibles sur Cervantes. J'en ai d'abord tiré une première version très longue et soporifique. Elle ressemblait plus à un livre d'histoire qu'à un roman. Je l'ai laissée de côté longtemps. Puis je me suis dit qu'il était idiot de la laisser dans cet état. Alors j'ai recommencé de presque zéro, coupé et recoupé, changé le plan, poli et encore poli. 9 ans se sont écoulés entre la première ligne de la première version, et le point final de la version finale. Mais quand on aime...
Pour essayer de personnaliser ce livre, je me suis dit qu'il pouvait être amusant d'associer la stricte réalité historique à des éléments de la "pop-culture". Et c'est ainsi que l'on retrouve un clin d’œil assumé au chevalier Pégase du manga Saint-Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque), et même à Batman !
Avec ce livre qui sent l'encens et le canon fumant, je convie successivement le lecteur au palais du sultan, à bord des galères de Venise, dans une confrérie secrète, et, bien mieux, au pays de l’Imaginaire après un voyage à dos de Pégase... Bonne lecture !
Batman est-il né à Nice au 16ème siècle ?
Lors de mes recherches, j'ai fait une surprenante découverte. Je suis en effet tombé sur la couverture d'un récit du 16ème siècle consacré à la bataille de Lépante. Même si le reste du livret avait disparu, le titre parlait d'un mystérieux chevalier à la chauve-souris du comté de Nice qui aurait participé à la bataille de Lépante. Dans la mesure où des centaines et de centaines de livrets ont déferlé en Europe en 1572, suite à la bataille, il reste difficile de distinguer le vrai du faux. Comment ne pas supposer qu'il s'était agi d'une pure invention d'un auteur ayant décidé d'exploiter le lucratif thème de Lépante ? Quoiqu'il en fût, je me suis plu à imaginer qui pouvait être ce Chevalier niçois ayant pris la chauve-souris pour emblème.
Photos : Sacha Goldberger
Pour prolonger l'expérience de lecture, n'hésitez pas à écouter cette hypnotique musique pendant le Chapitre 1.
J'y ai trouvé toutes les couleurs et la magie de l'Orient ensorceleur. C'est doux et épique à la fois. Préparez-vous pour un puissant voyage de l'esprit...
Un peu de musique...
La question a de quoi surprendre. Pourtant, quand on connaît un peu mieux les symboles de Nice, la question devient moins saugrenue. La chauve-souris ("ratapignata" en langue niçoise) était le symbole adopté par le peuple rebelle à l'autorité. En effet, si l'on inverse l'aigle qui se trouve sur le drapeau officiel de la Ville, l'on peut en effet imaginer une chauve-souris suspendue... D'ailleurs, un groupe de supporters de l'OGC Nice, le club de football azuréen, avait jadis adopté la chauve-souris comme emblème. Ce n'est pas tout. Près du village de Falicon, sur les hauteurs de Nice, existe un curieux et mystérieux édifice : la pyramide des Ratapignata. On ne sait pas exactement qui l'a construite, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle donne accès à une grotte souterraine remplie de chauve-souris.
Vous allez donc lire en parallèle de la jeunesse de Cervantes, un vrai "comics" avant l'heure, un Batman au look Renaissance. D'ailleurs, je trouve personnellement que Batman est bien mieux en armure médiévale ou en pourpoint de la Renaissance. J'aime beaucoup moins les films actuels où l'on présente Batman comme une sorte de super-militaire bardé de kevlar. D'excellentes séries de BD/dessins animés mettent en scène Batman au Moyen-Âge ou à l'époque victorienne. Foncez les lire ! Mais avant, lisez mon roman ! ;-)
Si vous passez à Rome, ne ratez surtout pas le Palazzo Colonna et ses incroyables fresques au plafond. Toute la bataille de Lépante y est peinte en de saisissantes compositions.